J’approche les 27 ans. L’année fatidique si j’étais à l’origine du grunge ou encore une rockeuse des années 70 à la voix rauque. Mais bon, je ne suis rien de tout ça... À part la voix. Normal, je fume des tops.
Il faut que je me rende à l’évidence, I’m a grown-up. Ça doit bien faire 6 mois que je ne me suis pas faite carter en allant acheter mon vicieux tabac et que je n’ai pas eu besoin de recourir à un stratagème publicitaire un peu boboche pour me sortir une bouteille de Sour Puss à la SAQ. Mais c’est quoi devenir adulte? Arrêter d’aller se balanswingner au parc...? Non, ça je le fais encore. Ecchymoses à l’appui. Pour moi vieillir, c’est devenir maître de son temps. J’ai plus ça un agenda barbouillé au crayon gel qui me rappelle mes échéanciers de cours de chimie du secondaire. On ne m’envoie plus au camp de jour du lundi au vendredi de 9 à 5. Je suis la seule tenancière de mon appartement. Je le tiens salubre selon mes propres critères avec parfois des relans de la voix de ma mère quand je tourne les coins trop rond. Mes murs me renvoient mon propre écho quand je rentre en criant « Qu’est-ce qu’on mange pour souper? »; je ne regarde plus le clavier de mon ordinateur quand je tape un texte sur word; j’ai remplacé le verre de Quik et ma lecture d’endos de boîte de céréales pour un indispensable café et l’épluchage du journal. Je n’appelle plus un ami pour jouer avec le samedi matin, je le fais pour prendre des nouvelles ou pour qu’on se retrouve devant une bière : version adulte de la bonne vieille game de tag dans la cour arrière, prendre une bière. Vite comme ça, ça a l’air dull grandir. On dirait que le mot responsabilité nous flash devant les yeux de façon incessante. Aussi aveuglant que l’affiche du Sexe Mania mania mania sur Ontario pas loin du métro Frontenac. Devenir adulte, oui c’est devenir responsable. De qui? Premièrement de soi. C’est assumer le jour où s’est cru assez mature pour quitter le confort de ses parents. Être adulte s’est devenir la personne qui vient justifier l’utilisation de son propre temps. Et ça, c’est la partie qui me fait peur. Bien facile de ne pas savoir comment faire. Le danger est grand de devenir un workaholic ou de s’acheter un chien pour écouler une dizaine de minutes par jour à le regarder faire ses besoins. Faire des enfants? Pour l’instant, je vois ça comme une façon de détourner la gestion de mon temps. Pour remplir mes cases blanches, j’écris, je projette, je me booke, je m’occupe, je me planifie, je me gère, je m’entretiens, je me PMEise, je me rentabilise, je m’économise tout ça sur le dos du temps. Parce que s’il y a bien une chose qui nous file entre les doigts, c’est les secondes qui se liquidifient si on essaie de les prendre. Il faut les vivre sacrament! Pis toi Jo Blo, tu fais quoi?
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Des lettres, des mots, des phrases... qui font parfois du sens.À propos de l'auteurePas de gants blancs pour la page blanche. Je salis l'immaculé. C't'un exutoire. Archives
Octobre 2023
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