Tes mots c’est…
Des esquisses de Lascaux immanentes et grandioses De l’embryon d’idée qui s’agrandit par la force des choses Des arguments virils qui se terminent en excuses encyprinées Des mains de fer qui caressent des nuques fatiguées Tes doigts Des joueurs de Mozart Sur ma poitrine syllabique D’un blanc d’ivoire Qui se convulse dans l’orgasmique Tes doigts qui me heavy-drument l’épine dorsale Qui me rythment le souffle pis l’encéphale Des pulsions latentes qui hurlent au scandale Qui m’effondrent le défendable Ton sexe Un volcan de tous les jours Qui m’indélibile l’indébandable Des promesses plantées comme des filets De prédateur-pêcheur qui tend ses mailles Une assise d’un règne durable Pierre angulaire d’un désir vaste Une envie de me sédenter le nomade Tes mains Des voyelles qui voyagent depuis la noce des temps Des consonnes qui me consument Dans la longue phrase des quotidiens Des pensées magiques qui illuminent Quand on s’y attend le moins Un feu de Bengale qui nous brulera demain Tes lèvres Des manteaux de sucre qui fondent sous la pluie Des gâteaux de roc qui remplacent les montagnes Et qui meurent de joie dans ma salive. Fuck moi. La tourmente m’a trop poussée à crisser le camp. À prendre mes cliques pour éviter les claques et de partir à temps. Trop souvent eu le besoin urgent de prendre le large par toute sa longueur. De rester sur le bord De pas plonger Pas faire d'erreurs Mais là, j’ai envie… De le dégorger jusqu’à ce que tout son fiel m’oblige à me fixer les pieds, enfin, sur un sol quotidien. Que ça me fasse pu peur De nager avec les requins. L’envie d’avoir un Home sweet home où je me sens bien. Avoir l’impression que l’air que je respire, me sera pas facturé le lendemain. De pas avoir à me faire des points de karma d’un coup que… la vie me fasse un coup d’chien. J’ai envie de me colmater la fuite. D’arrêter de me pousser loin quand tout s’effrite. De pu me terrer sous le couvert de la voyageuse. Qui est en fait un chicken, qui se sauve à la première peur. De sauter à l'eau De nager avec les requins J’ai l’envie… De dépacter mon sac. D’avoir un tiroir à projets, puis une tablette à sacres. Une adresse sans échéance. Un chez moi qui se périme pas. Peindre les murs en écho à ce que ça dure. De pu me mentir De nager avec les requins J’ai envie… D'arriver à séparer les nuits des matins. Que le sommeil fractionne mes journées qui ont peu de fins. Avoir la légèreté d’un être de repos et d’esprit sain. L’envie que… Ça sente la soupe tout le temps L’envie de… Ton odeur sur l’oreiller l’matin Qu'on aille nager avec les requins. S’est ramassée bien vite sur le cul
Quand, l’automne arrivée Drette dans face, pour qu’a voit pu La dépression l’a ramassée. Pas grand cennes dans l’compte épargne La carte VISA pas mal loadée En ce disant que le prochain contrat qui rentre Servirait à la rembourser. Mais y’est arrivé l’criss de pépin. Celui qui l’a empêchée de se lever l’matin. Y’a fallu qu’a prenne un break; Qu’a tire su’a plogue puis qu’a s’arrête. L’burnout l’avait pognée De même, au détour, à un m’ment donné Le rouleau ben déroulé Pas de p’tite cuillère pour la ramasser. La badluck l’avait cursée Un mauvais sort qui l’a faisait se demander « Coudon’ j’ai tu déjà été Hitler dans un de mes passés? » Fais que la cigale alla cria famine Chez l’chômage par une demande en ligne. Quelle ne fût pas la surprise De voir des criss de formulaires qui enlisent Défiler devant ses yeux Pour du cash qui rentrera peut-être dans un mois ou deux. La fourmi n’est pas prêteuse La fourmi, c’t’une criss de bitch Qui comprendra jamais rien à l’artiste Que le statut de travailleur autonome attriste La fourmi c’tune criss de fonctionnaire Qui fait rusher quand vient l’hiver Qui comprend qu’à travers un questionnaire. Ah ouin? Tu fais la toune de Blondie? Tu fais de l'art pour subsister? Maintenant, vient pas pleurer... Aujourd’hui Thanksgiving. J’ai envie de remercier. Et de partager. Aujourd’hui, ça fait plus de 10 mois que j’ai arrêté de fumer. Définitivement. Pas de tricheries les soirs de verre de trop, pas de béquille de vaposhit ou de patch-moé l’cul avec tes gommes Thrive qui goûte la mort. J’y suis allée à la dure. À coup de volonté, de défi personnel et d’orgueil. Orgueil? Non. D’amour propre. Cette chose que j’ai délaissée pendant trop d’années. Cet amour de soi que je recommence tranquillement à apprivoiser, au jour le jour. C’est mon p’tit renard à moi. Tout ça à commencer par un flash. En janvier, je me suis rendue compte que dans peu d’temps ça allait faire 10 ans que je me bourrais la face de cigarettes Popeye’s pour adultes. De tous les anniversaires du monde, c’est le dernier que j’avais envie d’encercler su’l calendrier. Les premiers jours ont été de la vraie crotte. Ça fait que je me suis remise à peinturer. TOUTE. Même le frigo y a passé. Je passais des journées entières avec un pinceau dans la main, l’autre entre les lèvres, sûrement pour compenser. Les mois ont passé. En avril, avec mes économies je me suis rachetée une bécane. J’ai sacré tout le vocabulaire du capitaine Hadoc d’un bout à l’autre de la côte Sherbrooke, mais j’ai pas lâché. Aujourd’hui, 11 octobre, je me prépare tranquillement à faire mon premier hiver à vélo. Depuis avril, Sur le transport non plus j’ai pas triché. J’ai arrêté de prévoir avec la météo. Je m’habille en fonction de ce que m’a fenêtre me montre dehors puis j'embarque sur mon monture. Avec mes économies, je me suis inscrite au gym. Cette fois. Pas comme une corvée, de me mettre en forme et de bien paraitre. Je me suis inscrite parce que mon corps me l’a demandé. J’ai maintenant envie de bouger. Je me suis trop longtemps entêtée à croire que j’avais un bon cardio malgré la cigarette, que j’étais restée active… bla bla bla. Je me contentais d’être capable de courir un 5 km en 35 minutes. J’étais ben fière. Ouin. Aujourd’hui j’arrive à me dépasser. À faire des distances dans des temps que jamais j’aurais pensé réaliser. J’arrive de faire un 5km en 25:50. Je gagnerai pas de médaille pour ça, mais pour mon p’tit renard d’amour propre ça vaut dire gros dans notre balance. Tout ça, ça m’a calmée. Du moins, ça m’a appris à prendre soin de moi. À arrêter d’avoir peur de tout manquer, de sortir non-stop en pensant que ça rendait vivante, que ça me faisait du bien. Je sors encore. Mais je sors faire du sport. Je sors au parc à chien. Je sors me remplir la tête de culture, de beau, de grand, d'espace. Je suis fière de ne plus être ce maitre qui se grille un top en regardant ma Juliette jouer. Les balles, je me fais un plaisir fou à les kicker, les cordes à les tirer… Des fois je sors dans un bar et je me sens pas mal de commander des virgins toute la soirée. De me coucher à 8h un vendredi soir parce que je suis crevée. J’ai pas arrêté de boire. Mais aujourd’hui je le fais pour goûter, parce que c’est bon. Pu pour oublier, me donner du faux courage qui me ramène chez nous sans trop m’en rappeler. Qui me faisait faire des choses à regretter. Je ne suis pas parfaite et loin de l’être. Y’a bien des jours où je me déteste encore; où la dépression refait surface; où la fierté a pris un break; où le doute persiste et que j’aurais juste envie de disparaître et de tout recommencer. Mais cette petite bête noire j’apprends à la dompter, tranquillement, je lui dis de rester assise dans un coin puis de me laisser avancer dans ma journée. Puis ça, c'est mon mantra personnel que j'essaye de m'appliquer. Thanksgiving cette année, j’ai l’goût que ce soit ça. J’ai envie de remercier les inspirations, les bonheurs qui gravitent autour de moi. Mes sœursAurélie et Claudine, qui malgré tout ne laissent jamais tomber. Mes frèresJérémie, François et Frederic qui chacun à leur manière sont des combattants. Mes parents, Anne et Jean V, qui malgré tout, essayent juste d’être des parents aimants, au meilleur de leurs capacités. Un clin d’œil à mon oncle Claudel qui chaque fois qu’il croise un fumeur lui donne 1$ pour qu’il éteigne sa cigarette et promette de ne pas fumer dans les 15 minutes qui suivent. Juliette, mon amour de chien au quotidien. Fay! Max! Christine!Kiev! Marie-Pier! Des Paméla que je vois moins qu'avant, mais qui sont encore là, je le sais émoticône smile Y’en a tellement d’autres. Vous vous reconnaitrez émoticône heart Puis je me remercie un peu t’sais. Parce que malgré tout le beau monde qui s’anime autour de soi, la seule personne qui peut réellement t'aimer, t’améliorer puis te faire changer, c'est soi. Même si j'ai écrit ce texte-là en 2010. Des fois j'ai l'impression de remettre le même disque. Mon cerveau est claustrophobe. Capitonné dans une sphère moelleuse, les sons bloquent. Les rythmes cessent. L’encéphale s’invente des contes de fées où il s’imagine s’être piqué le doigt sur un fuseau. Avant de s’assoupir, il a ordonné, à son peuple entier, de pendre les indésirables qui se refuseraient à sommeiller. Tout est seul, accoudé l’un sur l’autre. C’est une cohabitation d’ermites qui se font la guerre du silence à cheval sur l’impatience. L’ambiance est électrique. Les messages voyagent et se diluent. Perdus dans un flot d’incompréhension, ils s’emmêlent dans les mailles mal tricotées du système nerveux. Personne ne tend la main à les cueillir dans leurs foulées intrépides. Fœtus, fatal, fœtal, chaque organe est dans sa bulle. L’usine à sensation est en lock-out. Le cerveau a tourné la clef. On a tout essayé : faire sauter les gonds, la porte dynamitée. Mais la barricade a résisté. On a mis le cœur en quarantaine. On fait rentrer le superficiel qui « scabe » sur l’émotion. Un esprit. Une prison. Pas de passeport. Subtilisé, confisqué par l’irraison. Le vide se confond au néant dans une parfaite confusion. Ça se parle partout dans le corps. Mais par la peur, ça se chuchote. Comment cette guerre ouverte à bien pu éclater entre le roi de l’émotion le maître de la réflexion? Une chose est sure, le cœur a attaqué le premier. Les dégâts se multiplient au fil des jours de ce combat sans répit. La première victime fût l’appétit. Plusieurs sont encore là à supposer sur de possibles scénarios. Aucun indice ne vient appuyer le constat de sa disparition. Ce fut ensuite le tour de la confiance. Dans son cas, on l’emmena de force dans un tombeau de chair, loin de ses complices l’estime et l’amour propre. On entra dans un régime de l’inhibition. Habitée par ce chaos, je garde les yeux rivés sur une image noire. Mes paupières se refusent à la lumière. Le sel des larmes les ont scellées. Tapie au fond d’un sillon d’épiderme, dans une région cachée de l’œil interne, Calamity Jane prépare son assaut. En une journée, en empruntant l’aorte, rivière des esseulés, elle atteindra les abords de la cité en siège. Prête à tout défoncer pour dévaliser une mémoire résolue au mutisme; le cœur a eu raison de sa peau. Sa mission est fort simple. Faire entrer au centre de la forteresse maîtresse, l’espoir, dans le plus total incognito. BANG! BANG! Les murmures du Far-West exportent leurs rêves de ruée et d’or dans un désert d’imagination. Le chaos s’installe à l’orée de cette terre rongée par le repos. L’idée est là! Elle tente de s’immiscer dans l’entre qui se refuse à la laisser germer. La tête est préoccupée par la blessure que le cœur lui a infligée. Impossible de vouloir laisser créer. L’imagination se fait persécuter. Les cris du cœur ragent face aux raisonnements catapultés des murailles érigées sur l’encéphalo. On s’accuse de part et d’autre. À qui la faute? La question est maintenant morte, l’heure de la vengeance la remplace. Tic Toc Tic Toc. La messagère est repérée. On brûle l’espoir à la volée. Le traître se fait exécuter. Partout dans le corps c’est l’autodestruction. Le roi de l’émotion refuse de capituler devant l’acharnement du maître de la réflexion. Les murs s’écroulent, les cellules cafouillent. En finale, c’est la ruine sur les champs de bataille. La fille dans son lit pleure. C’est la faute de l’amour qui a manipulé son cœur.L’amour est un sadique. Le cerveau pleure et cogite. Dan: Funny guy. Alice: So I go, "I'm waiting for a man to come in here and fuck me sideways with a beautiful line like that." Dan: So what did he ask for? Alice: He asked for a cup of tea with two sugars. Bonjour! Vous allez bien? Un bon café? Deux œufs? Bacon/Saucisse/Jambon/Creton/pain banc/pain brun/ pain multi-grain? Ah! vous êtes intolérante au gluten... C’était à votre goût? Prendriez-vous un petit dessert? Vous savez qu’au Québec le service n’est pas inclus…
Des phrases toutes simples répétées tel un chakra jour après jour par ces guerrières qui gardent le fort de la restauration. À l’instar de la serveuse automate de Plamondon, on a toutes des rêves, des ambitions et ne vous en étonnez guère, une tête sur les épaules! À vous chers clients, qui n’avez probablement jamais vécu un rush du midi ou encore eu à supporter vos propres petits caprices de rois et reines. Ingérez une bonne dose de caféine, restez bien assis sur votre bacon et écoutez la complainte de la serveuse de déjeuners. Ces «petites noères», qui vous adressent un joli sourire en vous demandant gentiment ce que vous allez vous mettre sous la dent, sont avant tout des êtres humains. Heureusement, elles possèdent la capacité de se mettre en mode «robot» pour survivre aux assauts de vous, consommateurs, qui les font vivre. Retenir des commandes, vous déballer en 30 secondes toute les subtilités d’un menu de la taille d’un bottin téléphonique, se rappeler que monsieur n’aime pas les tomates, avoir des bras d’acier, argumenter avec des clients qui ne comprennent pas toujours qu’une erreur en cuisine, c’est possible… On pourrait les rebaptiser les femmes bioniques du service à la clientèle, mais on veut pas ça. Avant tout, on veut que tu comprennes qu'on est ben rien que des êtres humains! Si Guy Laliberté nous voyait aller, il aurait du potentiel pour un autre show de cirque à grand déploiement. Une pile de douze assiettes sales dans les mains et tout de même apte à se pencher pour ramasser la mitaine échappée par l'enfant que vous surveillez à moitié. (Un resto, c'pas une garderie, ok!) Ça ferait salle comble à Vegas. Sortez de votre nombrilisme, vous n’êtes pas seuls au royaume de la table d’hôte! Imaginez-vous, debout depuis des heures, votre petit déjeuner n’étant plus qu’un vague souvenir de l’heure à laquelle vous vous êtes réveillés. Le restaurant est bondé, vous avez 60 clients qui vous regardent affamés. Évidemment, ils sont tous plus importants les uns que les autres. Pis encore, ils n’attendent même pas que les tables soient débarrassées avant de se ruer comme des animaux sur leur trône où leur nom semble avoir été gravé par le Saint-Montignac. Vous ne chômez pas. C’est la course folle entre la machine à café, les assiettes qui vous attendent en bas de l’escalier (parce qu’évidemment vous avez treize marches à monter les bras chargés. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), des clients sont, eux, prêts à payer et cerise sur le sundae, on vous parle comme si vous aviez manqué d’air à la naissance. Normal, vous n’êtes qu’une serveuse, donc, par conséquent, une sous-classe de la société. À vous qui ne semblez pas comprendre les aléas d’un chiffre de service : «J'voudrais seul'ment qu'on m'fich' la paix J'ai pas envie d'faire comm' tout l'monde Mais faut bien que j'paye mon loyer.» Même si on sert aux tables en attendant d’être diplômée, dans la vie il n’y pas de sous métier. «Ca m'laisse' tout mon temps pour rêver» du jour où ça sera à mon tour de commander. Je prendrai en entrée du civisme en tout temps. En plat de résistance de la compréhension servie sur une lie de gros bon sens. Et en dessert, pourquoi pas une double ration de respect même quand l’appétit ronge par en-dedans. «Un jour vous verrez La serveuse automate S'en aller cultiver ses tomates Au soleil» |
Des lettres, des mots, des phrases... qui font parfois du sens.À propos de l'auteurePas de gants blancs pour la page blanche. Je salis l'immaculé. C't'un exutoire. Archives
Octobre 2023
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