La tourmente m’a trop poussée à crisser le camp. À prendre mes cliques pour éviter les claques et de partir à temps. Trop souvent eu le besoin urgent de prendre le large par toute sa longueur. De rester sur le bord De pas plonger Pas faire d'erreurs Mais là, j’ai envie… De le dégorger jusqu’à ce que tout son fiel m’oblige à me fixer les pieds, enfin, sur un sol quotidien. Que ça me fasse pu peur De nager avec les requins. L’envie d’avoir un Home sweet home où je me sens bien. Avoir l’impression que l’air que je respire, me sera pas facturé le lendemain. De pas avoir à me faire des points de karma d’un coup que… la vie me fasse un coup d’chien. J’ai envie de me colmater la fuite. D’arrêter de me pousser loin quand tout s’effrite. De pu me terrer sous le couvert de la voyageuse. Qui est en fait un chicken, qui se sauve à la première peur. De sauter à l'eau De nager avec les requins J’ai l’envie… De dépacter mon sac. D’avoir un tiroir à projets, puis une tablette à sacres. Une adresse sans échéance. Un chez moi qui se périme pas. Peindre les murs en écho à ce que ça dure. De pu me mentir De nager avec les requins J’ai envie… D'arriver à séparer les nuits des matins. Que le sommeil fractionne mes journées qui ont peu de fins. Avoir la légèreté d’un être de repos et d’esprit sain. L’envie que… Ça sente la soupe tout le temps L’envie de… Ton odeur sur l’oreiller l’matin Qu'on aille nager avec les requins. Aujourd’hui Thanksgiving. J’ai envie de remercier. Et de partager. Aujourd’hui, ça fait plus de 10 mois que j’ai arrêté de fumer. Définitivement. Pas de tricheries les soirs de verre de trop, pas de béquille de vaposhit ou de patch-moé l’cul avec tes gommes Thrive qui goûte la mort. J’y suis allée à la dure. À coup de volonté, de défi personnel et d’orgueil. Orgueil? Non. D’amour propre. Cette chose que j’ai délaissée pendant trop d’années. Cet amour de soi que je recommence tranquillement à apprivoiser, au jour le jour. C’est mon p’tit renard à moi. Tout ça à commencer par un flash. En janvier, je me suis rendue compte que dans peu d’temps ça allait faire 10 ans que je me bourrais la face de cigarettes Popeye’s pour adultes. De tous les anniversaires du monde, c’est le dernier que j’avais envie d’encercler su’l calendrier. Les premiers jours ont été de la vraie crotte. Ça fait que je me suis remise à peinturer. TOUTE. Même le frigo y a passé. Je passais des journées entières avec un pinceau dans la main, l’autre entre les lèvres, sûrement pour compenser. Les mois ont passé. En avril, avec mes économies je me suis rachetée une bécane. J’ai sacré tout le vocabulaire du capitaine Hadoc d’un bout à l’autre de la côte Sherbrooke, mais j’ai pas lâché. Aujourd’hui, 11 octobre, je me prépare tranquillement à faire mon premier hiver à vélo. Depuis avril, Sur le transport non plus j’ai pas triché. J’ai arrêté de prévoir avec la météo. Je m’habille en fonction de ce que m’a fenêtre me montre dehors puis j'embarque sur mon monture. Avec mes économies, je me suis inscrite au gym. Cette fois. Pas comme une corvée, de me mettre en forme et de bien paraitre. Je me suis inscrite parce que mon corps me l’a demandé. J’ai maintenant envie de bouger. Je me suis trop longtemps entêtée à croire que j’avais un bon cardio malgré la cigarette, que j’étais restée active… bla bla bla. Je me contentais d’être capable de courir un 5 km en 35 minutes. J’étais ben fière. Ouin. Aujourd’hui j’arrive à me dépasser. À faire des distances dans des temps que jamais j’aurais pensé réaliser. J’arrive de faire un 5km en 25:50. Je gagnerai pas de médaille pour ça, mais pour mon p’tit renard d’amour propre ça vaut dire gros dans notre balance. Tout ça, ça m’a calmée. Du moins, ça m’a appris à prendre soin de moi. À arrêter d’avoir peur de tout manquer, de sortir non-stop en pensant que ça rendait vivante, que ça me faisait du bien. Je sors encore. Mais je sors faire du sport. Je sors au parc à chien. Je sors me remplir la tête de culture, de beau, de grand, d'espace. Je suis fière de ne plus être ce maitre qui se grille un top en regardant ma Juliette jouer. Les balles, je me fais un plaisir fou à les kicker, les cordes à les tirer… Des fois je sors dans un bar et je me sens pas mal de commander des virgins toute la soirée. De me coucher à 8h un vendredi soir parce que je suis crevée. J’ai pas arrêté de boire. Mais aujourd’hui je le fais pour goûter, parce que c’est bon. Pu pour oublier, me donner du faux courage qui me ramène chez nous sans trop m’en rappeler. Qui me faisait faire des choses à regretter. Je ne suis pas parfaite et loin de l’être. Y’a bien des jours où je me déteste encore; où la dépression refait surface; où la fierté a pris un break; où le doute persiste et que j’aurais juste envie de disparaître et de tout recommencer. Mais cette petite bête noire j’apprends à la dompter, tranquillement, je lui dis de rester assise dans un coin puis de me laisser avancer dans ma journée. Puis ça, c'est mon mantra personnel que j'essaye de m'appliquer. Thanksgiving cette année, j’ai l’goût que ce soit ça. J’ai envie de remercier les inspirations, les bonheurs qui gravitent autour de moi. Mes sœursAurélie et Claudine, qui malgré tout ne laissent jamais tomber. Mes frèresJérémie, François et Frederic qui chacun à leur manière sont des combattants. Mes parents, Anne et Jean V, qui malgré tout, essayent juste d’être des parents aimants, au meilleur de leurs capacités. Un clin d’œil à mon oncle Claudel qui chaque fois qu’il croise un fumeur lui donne 1$ pour qu’il éteigne sa cigarette et promette de ne pas fumer dans les 15 minutes qui suivent. Juliette, mon amour de chien au quotidien. Fay! Max! Christine!Kiev! Marie-Pier! Des Paméla que je vois moins qu'avant, mais qui sont encore là, je le sais émoticône smile Y’en a tellement d’autres. Vous vous reconnaitrez émoticône heart Puis je me remercie un peu t’sais. Parce que malgré tout le beau monde qui s’anime autour de soi, la seule personne qui peut réellement t'aimer, t’améliorer puis te faire changer, c'est soi. Même si j'ai écrit ce texte-là en 2010. Des fois j'ai l'impression de remettre le même disque. Mon cerveau est claustrophobe. Capitonné dans une sphère moelleuse, les sons bloquent. Les rythmes cessent. L’encéphale s’invente des contes de fées où il s’imagine s’être piqué le doigt sur un fuseau. Avant de s’assoupir, il a ordonné, à son peuple entier, de pendre les indésirables qui se refuseraient à sommeiller. Tout est seul, accoudé l’un sur l’autre. C’est une cohabitation d’ermites qui se font la guerre du silence à cheval sur l’impatience. L’ambiance est électrique. Les messages voyagent et se diluent. Perdus dans un flot d’incompréhension, ils s’emmêlent dans les mailles mal tricotées du système nerveux. Personne ne tend la main à les cueillir dans leurs foulées intrépides. Fœtus, fatal, fœtal, chaque organe est dans sa bulle. L’usine à sensation est en lock-out. Le cerveau a tourné la clef. On a tout essayé : faire sauter les gonds, la porte dynamitée. Mais la barricade a résisté. On a mis le cœur en quarantaine. On fait rentrer le superficiel qui « scabe » sur l’émotion. Un esprit. Une prison. Pas de passeport. Subtilisé, confisqué par l’irraison. Le vide se confond au néant dans une parfaite confusion. Ça se parle partout dans le corps. Mais par la peur, ça se chuchote. Comment cette guerre ouverte à bien pu éclater entre le roi de l’émotion le maître de la réflexion? Une chose est sure, le cœur a attaqué le premier. Les dégâts se multiplient au fil des jours de ce combat sans répit. La première victime fût l’appétit. Plusieurs sont encore là à supposer sur de possibles scénarios. Aucun indice ne vient appuyer le constat de sa disparition. Ce fut ensuite le tour de la confiance. Dans son cas, on l’emmena de force dans un tombeau de chair, loin de ses complices l’estime et l’amour propre. On entra dans un régime de l’inhibition. Habitée par ce chaos, je garde les yeux rivés sur une image noire. Mes paupières se refusent à la lumière. Le sel des larmes les ont scellées. Tapie au fond d’un sillon d’épiderme, dans une région cachée de l’œil interne, Calamity Jane prépare son assaut. En une journée, en empruntant l’aorte, rivière des esseulés, elle atteindra les abords de la cité en siège. Prête à tout défoncer pour dévaliser une mémoire résolue au mutisme; le cœur a eu raison de sa peau. Sa mission est fort simple. Faire entrer au centre de la forteresse maîtresse, l’espoir, dans le plus total incognito. BANG! BANG! Les murmures du Far-West exportent leurs rêves de ruée et d’or dans un désert d’imagination. Le chaos s’installe à l’orée de cette terre rongée par le repos. L’idée est là! Elle tente de s’immiscer dans l’entre qui se refuse à la laisser germer. La tête est préoccupée par la blessure que le cœur lui a infligée. Impossible de vouloir laisser créer. L’imagination se fait persécuter. Les cris du cœur ragent face aux raisonnements catapultés des murailles érigées sur l’encéphalo. On s’accuse de part et d’autre. À qui la faute? La question est maintenant morte, l’heure de la vengeance la remplace. Tic Toc Tic Toc. La messagère est repérée. On brûle l’espoir à la volée. Le traître se fait exécuter. Partout dans le corps c’est l’autodestruction. Le roi de l’émotion refuse de capituler devant l’acharnement du maître de la réflexion. Les murs s’écroulent, les cellules cafouillent. En finale, c’est la ruine sur les champs de bataille. La fille dans son lit pleure. C’est la faute de l’amour qui a manipulé son cœur.L’amour est un sadique. Le cerveau pleure et cogite. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours souffert de « finalophobie ». Être face à quelque chose qui s’arrête. Pas nécessairement la mort. Ça je l’accepte en soi. Je parle de fins, les fameux The End qui nous mettent comme une claque au visage que ça n’ira pas plus loin. La petite sirène de Disney, c'est là que j’ai vécu ma première crise consciente. Ariel, je la trouvais tellement conne! Elle abandonnait son père, toute sa famille pour partir en grand’ robe blanche sur un paquebot avec un dude nommé Éric. Pas d’indices à savoir si elle allait les revoir un jour. Puis, BAM! Générique. J’ai éclaté en larmes du haut de mes 5 ans et quart. (Ça comptait les fractions d’années à cet âge-là!) J’en ai voulu longtemps à Walt de m’avoir fait subir ça. Puis, c’était de même pour tout. Fin d’année scolaire, de camp de jour… Quand t’es petit, c’est cute. Mais en vieillissant ça devient une autre paire de manches. Tu vis des véritables peines d’amour à la fin du dernier épisode de Six Feet Under. Non seulement ça s’est traduit en séance de Cry me a River du nez pendant la dernière scène, mais j’ai pas mangé pendant les 3-4 jours qui ont suivi. Mon chum de l’époque capotait. « C’est rien qu’une série Cath! Reviens-en! » Mais j’étais impassible devant ses « Get over it, simonac ». C’était physique cette affaire-là. Autant mon cerveau le savait que ça avait pas de bon sens, mais mon cœur, lui, avait mangé un méchant coup de deux par quatre en plein front. Hier, aujourd’hui puis surement demain, je vais continuer à voir la vie avec les yeux du cœur. Cristie que j’suis sensible à l’invisible Gerry! Ça doit être pour ça que j’avais un crush sur Atreyu. Sorry Bastien Balthazar Bux, je t’avais friendzoné. C’est pas comme J.K Rowling qui te garoche un épilogue « 20 ans plus tard » à la fin d’une heptalogie qui t’a suivie toute ton adolescence. J’ai eu l’impression de me faire domper après une longue relation par un « C’était bien l’fun, bye » en texto. Au moins, dans l’histoire sans fin, ça le dit. Y’en a pas de fin! Atreyu continue à galoper avec Artax dans les champs de Fantasia. Moumoune, pas juste dans les films À partir de quand on peut qualifier ça de pathologique? Probablement quand tu te mets à étirer tes années de Bac ou de tout simplement abandonner. Parce qu’une fois que t’es diplômé, bien, t’as pu la légitimité d’y retourner. C’est le poids de vivre avec un constant sentiment de Leave no one behind. Je feel que j’abandonne, que je mets un terme. Point barre, sujet clos. C’est qu’à un moment donné, ça empiète dans toutes tes sphères. Relationnelle, professionnelle. Tu te mets à culpabiliser à l’idée de démissionner. Tu te lances dans rien d’engageant émotionnellement. D’un coup que ça s’arrête. Mais heureusement, ça s’apprivoise. Comme un renard. Petit à petit, tous les jours. De l’homéopathie St-Exupéry. C’est d’apprendre à Let it go. De se rendre compte que c’est pas parce que c’est fini, que ça disparait de ta vie. La vie c’est comme une première expérience de conduire manuel. Tu rush pour te starter. T’as la chienne de caler dans une côte ou de rester stallé à un feu rouge. Puis t’atteints l’autoroute où tu surfes sur ton air d’aller. Pas de vitesse à changer; tu te sens en contrôle comme si rien ne pouvait t’arrêter. Mais à un moment ou un autre, t’as pas la choix. Il faut que t’ailles tinker. Je m’ennuie. ... Le ciel est gris mais l’air est collant comme une tire d’érable dans les mains d’un enfant de quatre ans. Je sais pas pourquoi j’ai le corps mou pis l’esprit en jello, mais c’est comme si j’avais inconsciemment décidé d’accepter mon non-divertissement en restant l’bacon bien effoiré su’l sofa. En d’autres mots, je me pogne la beigne solide. C’est pas la fatigue, j’ai «ALLÉLUÏA» fait un tour du cadran cette nuit. C’est pas la faim non plus. Après avoir bu un café, je me suis gâtée une chocolatine. Attaboy le rush de sucre. J'ai la toune du petit pain au chocolat jammée ben raide entre les deux oreilles. Merci Joe... Je déteste les journées de chats. Celles où tu tournes en rond sans trop savoir après quoi tu cours. Tu t’assoies devant une page blanche en voulant écrire, vraiment. La volonté est là. Mais…. That’s it that’s all. Tu te relèves. Tu te sers un troisième café en te disant «Je dois pas être réveillée». Mais t’as les doigts qui shake sur ton clavier, au point où tu uses pas mal plus rapidement qu’à l’ordinaire ton «backspace». Les journées de chat, c’est chiant. Encore plus dans la peau d’un humain. J’ai pas encore trouvé l’fun qui se cache dans le fait de courir après mon ombre ou de gratter non-stop un divan de cuir. Je me ronge les ongles à la place. Pas mal moins animal. Levée à l’aurore, un jogging puis une toast au beurre de peanut dans l’corps, j’ai le hamster qui joue à faire le mort. Au doux son des pelles mécaniques qui éventrent la désormais pas-asphalte en avant de chez moi, je tape du crayon sur la table. Je donne le tempo à mon «rien à faire». À chaque 15 minutes une 28 passe devant mes yeux avec la précision d’une horloge suisse. En me narguant, juste pour me rappeler à quel point c’est un matin pas productif. J’approche les 27 ans. L’année fatidique si j’étais à l’origine du grunge ou encore une rockeuse des années 70 à la voix rauque. Mais bon, je ne suis rien de tout ça... À part la voix. Normal, je fume des tops.
Il faut que je me rende à l’évidence, I’m a grown-up. Ça doit bien faire 6 mois que je ne me suis pas faite carter en allant acheter mon vicieux tabac et que je n’ai pas eu besoin de recourir à un stratagème publicitaire un peu boboche pour me sortir une bouteille de Sour Puss à la SAQ. Mais c’est quoi devenir adulte? Arrêter d’aller se balanswingner au parc...? Non, ça je le fais encore. Ecchymoses à l’appui. Pour moi vieillir, c’est devenir maître de son temps. J’ai plus ça un agenda barbouillé au crayon gel qui me rappelle mes échéanciers de cours de chimie du secondaire. On ne m’envoie plus au camp de jour du lundi au vendredi de 9 à 5. Je suis la seule tenancière de mon appartement. Je le tiens salubre selon mes propres critères avec parfois des relans de la voix de ma mère quand je tourne les coins trop rond. Mes murs me renvoient mon propre écho quand je rentre en criant « Qu’est-ce qu’on mange pour souper? »; je ne regarde plus le clavier de mon ordinateur quand je tape un texte sur word; j’ai remplacé le verre de Quik et ma lecture d’endos de boîte de céréales pour un indispensable café et l’épluchage du journal. Je n’appelle plus un ami pour jouer avec le samedi matin, je le fais pour prendre des nouvelles ou pour qu’on se retrouve devant une bière : version adulte de la bonne vieille game de tag dans la cour arrière, prendre une bière. Vite comme ça, ça a l’air dull grandir. On dirait que le mot responsabilité nous flash devant les yeux de façon incessante. Aussi aveuglant que l’affiche du Sexe Mania mania mania sur Ontario pas loin du métro Frontenac. Devenir adulte, oui c’est devenir responsable. De qui? Premièrement de soi. C’est assumer le jour où s’est cru assez mature pour quitter le confort de ses parents. Être adulte s’est devenir la personne qui vient justifier l’utilisation de son propre temps. Et ça, c’est la partie qui me fait peur. Bien facile de ne pas savoir comment faire. Le danger est grand de devenir un workaholic ou de s’acheter un chien pour écouler une dizaine de minutes par jour à le regarder faire ses besoins. Faire des enfants? Pour l’instant, je vois ça comme une façon de détourner la gestion de mon temps. Pour remplir mes cases blanches, j’écris, je projette, je me booke, je m’occupe, je me planifie, je me gère, je m’entretiens, je me PMEise, je me rentabilise, je m’économise tout ça sur le dos du temps. Parce que s’il y a bien une chose qui nous file entre les doigts, c’est les secondes qui se liquidifient si on essaie de les prendre. Il faut les vivre sacrament! Pis toi Jo Blo, tu fais quoi? |
Des lettres, des mots, des phrases... qui font parfois du sens.À propos de l'auteurePas de gants blancs pour la page blanche. Je salis l'immaculé. C't'un exutoire. Archives
Octobre 2023
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