Dan: Funny guy. Alice: So I go, "I'm waiting for a man to come in here and fuck me sideways with a beautiful line like that." Dan: So what did he ask for? Alice: He asked for a cup of tea with two sugars. Bonjour! Vous allez bien? Un bon café? Deux œufs? Bacon/Saucisse/Jambon/Creton/pain banc/pain brun/ pain multi-grain? Ah! vous êtes intolérante au gluten... C’était à votre goût? Prendriez-vous un petit dessert? Vous savez qu’au Québec le service n’est pas inclus…
Des phrases toutes simples répétées tel un chakra jour après jour par ces guerrières qui gardent le fort de la restauration. À l’instar de la serveuse automate de Plamondon, on a toutes des rêves, des ambitions et ne vous en étonnez guère, une tête sur les épaules! À vous chers clients, qui n’avez probablement jamais vécu un rush du midi ou encore eu à supporter vos propres petits caprices de rois et reines. Ingérez une bonne dose de caféine, restez bien assis sur votre bacon et écoutez la complainte de la serveuse de déjeuners. Ces «petites noères», qui vous adressent un joli sourire en vous demandant gentiment ce que vous allez vous mettre sous la dent, sont avant tout des êtres humains. Heureusement, elles possèdent la capacité de se mettre en mode «robot» pour survivre aux assauts de vous, consommateurs, qui les font vivre. Retenir des commandes, vous déballer en 30 secondes toute les subtilités d’un menu de la taille d’un bottin téléphonique, se rappeler que monsieur n’aime pas les tomates, avoir des bras d’acier, argumenter avec des clients qui ne comprennent pas toujours qu’une erreur en cuisine, c’est possible… On pourrait les rebaptiser les femmes bioniques du service à la clientèle, mais on veut pas ça. Avant tout, on veut que tu comprennes qu'on est ben rien que des êtres humains! Si Guy Laliberté nous voyait aller, il aurait du potentiel pour un autre show de cirque à grand déploiement. Une pile de douze assiettes sales dans les mains et tout de même apte à se pencher pour ramasser la mitaine échappée par l'enfant que vous surveillez à moitié. (Un resto, c'pas une garderie, ok!) Ça ferait salle comble à Vegas. Sortez de votre nombrilisme, vous n’êtes pas seuls au royaume de la table d’hôte! Imaginez-vous, debout depuis des heures, votre petit déjeuner n’étant plus qu’un vague souvenir de l’heure à laquelle vous vous êtes réveillés. Le restaurant est bondé, vous avez 60 clients qui vous regardent affamés. Évidemment, ils sont tous plus importants les uns que les autres. Pis encore, ils n’attendent même pas que les tables soient débarrassées avant de se ruer comme des animaux sur leur trône où leur nom semble avoir été gravé par le Saint-Montignac. Vous ne chômez pas. C’est la course folle entre la machine à café, les assiettes qui vous attendent en bas de l’escalier (parce qu’évidemment vous avez treize marches à monter les bras chargés. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), des clients sont, eux, prêts à payer et cerise sur le sundae, on vous parle comme si vous aviez manqué d’air à la naissance. Normal, vous n’êtes qu’une serveuse, donc, par conséquent, une sous-classe de la société. À vous qui ne semblez pas comprendre les aléas d’un chiffre de service : «J'voudrais seul'ment qu'on m'fich' la paix J'ai pas envie d'faire comm' tout l'monde Mais faut bien que j'paye mon loyer.» Même si on sert aux tables en attendant d’être diplômée, dans la vie il n’y pas de sous métier. «Ca m'laisse' tout mon temps pour rêver» du jour où ça sera à mon tour de commander. Je prendrai en entrée du civisme en tout temps. En plat de résistance de la compréhension servie sur une lie de gros bon sens. Et en dessert, pourquoi pas une double ration de respect même quand l’appétit ronge par en-dedans. «Un jour vous verrez La serveuse automate S'en aller cultiver ses tomates Au soleil»
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Des lettres, des mots, des phrases... qui font parfois du sens.À propos de l'auteurePas de gants blancs pour la page blanche. Je salis l'immaculé. C't'un exutoire. Archives
Octobre 2023
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